Résumé :
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L'engagement des parents dans l'éducation de leurs enfants est devenu un thème de recherche depuis les années 1970, après le rapport Coleman. La réussite des élèves en dépendrait et au Canada, pays multiculturaliste, il concerne aussi les parents ayant l'expérience de la migration. Dans ce rapprochement école-familles, l'article examine le rôle d'un club de devoirs en français, créé à l'initiative de parents ayant vécu la migration. L'étude ethnographique de ce club (frontières du club, espace-temps, rôle des parents, rapports aux savoirs et aux devoirs, rapports à la langue, espace de mobilité sociale) montre ses objectifs affichés et celui, implicite, d'en faire une passerelle permettant aux familles de vivre une ascension sociale à travers leurs enfants. Le club fonctionne selon des normes spécifiques, calquées sur l'école canadienne ou héritées du pays d'origine. Prônant une approche hiérarchique et ordonnée des savoirs, il se distingue d'autres clubs, plus tournés vers le ludique. L'étude contredit les discours déficitaires ou démissionnaires si fréquents dans la sphère publique sur les parents, elle stimule l'intérêt de la recherche pour ces espaces intermédiaires créés en marge de l'école et des institutions et la conduit à interroger le rôle de l'État et des politiques publiques d'intégration des nouveaux arrivants. [résumé revue]
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